Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, jay receu voz deux lettres don la
2première je l’aye faict tenir à monsieur d’Exea
3mon beau père. Mais pour vous advertir
4de ce que j’ay entendu sur le faict de quoy
5mescriviez, les gens de monsieur d’Exea
6estant en ceste ville m’ont donné à entendre
7que ses malheureuses canailles qui ont meurtry
8mon beau-frère, font profession de la religion
9prethendue reformée, combien quil est à croyre
10quilz n’ayent point de religion car silz
11en eussent eu quelcune, ilz neussent pas
12offencé un qui leur havoit saulvé le gibet
13à cause d’une vollerie nocturne et furt quil
14avoyt faict à mondit beau père qui, pour ce
15regard les poursuivyt long temps pardevant
16le viceneschal de robbe courte de Valentinois
17soubz l’auctorité duquelz ilz furent long temps
18emprisonnez et fussent estez condemnez (selon
19leurs merites) sans lintercession de mondit
20beau frère, quil fit tant envers son père
21quenvers ledit sieur viceneschal jusques à faire
22declaration quil lavoit faict faire luy mesmes
23par le moyen de laquelle ilz furent mis
24[v°] hors de procez, mais seulement condennez aux
25despans (quest tout ce, monsieur, que je scay de ce
26faict là) Et la fin de la presente par mes
27humbles recommandations à votre bonne grace,
28après vous avoir très affectueusement remercier
29de la bonne souvenance qu’avez de nous.
30Monsieur je supplie le Createur qu’en parfaicte
31santé, vous donne heureuse vie longue. De
32Grenoble, et à votre maison, ce vingtroisieme
33d’aoust M Vc LXII [sic]
34Vostre serviteur bien humble
35Françoys Bovier